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en polésie - Page 2

  • Le Bel Aujourd'hui -2-

    photographie : Gaëna Da Sylva
    MANIFESTO

    Demain n'existe pas, hier est mort
    il n'est que l'aujourd'hui, encore, encore
    et l'heur fertile

    Les astres se succèdent aux ciels mouvants
    et mendient leur remède au vent, au vent
    qui les dessine

    Le temps est un vertige, ignorons-le
    car l'ordre qu'il érige est oublieux
    et versatile

    La loi est une impasse au front sévère
    n'est-il d'autre contrat sur cette terre
    que ses rapines ?

    si je veux t'épouser, je le ferai d'un geste
    si je veux t'embrasser, il suffira d'un mot
    que le bel aujourd'hui soit le vrai manifeste
    et jusqu'au coeur du rêve et jusqu'aux fins du Beau
    qu'il est urgent de vivre

    on pourra discuter, le bel agir est là
    parole, belle geste et vision agrégées
    dans l'instant qui se fait, plus vif à chaque pas
    et plus tendre pour qui aime le contempler

    Alors commence la danse nouvelle
    et ce regain qui m'ensorcèle
    te va si bien

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : Gaëna Da Sylva, photographe.

  • Quand les murs m'eurent

    ah, dure! dure...

    Aurais-je la tête aussi mur que ce rude en-tête, je ne serais pas encore assez mûr à la douleur qui perdure et reflète nos tristes mirettes.

     

    J’en vois la mousse tachue baver sur nos emplettes, tandis qu’un mousse-tâcheron s’en va conter buvette en rade de Bluette ;

    et là, je dis : mon cul !

    et ne vois déjà plus que poudre d’escampette !

     

    Mais, liesse impromptue, l’une ou l’autre sauvage

    s’arrache des vertus comme on perdra courage

    à dire la détresse que pierre porte aux nues.

     

    Farce de l'une ! Dépit de l'autre ! 

    Les murs ont des oreilles… qui en salvent bien plus.

     

    Et tandis qu'on se vautre

    j’envoie le moustachu chercher des noisillons

    il n’en reviendra pas, Médor !

    Le mur a déraison pour unique trésor.

     

    Et c’est le carnaval qui pleut ses rires gras

    et c’est la ville entière qui veut marquer le pas

    sans connaître l’effort

    de ce Maître d’Accord qui la regarde, allez

    pour cette fois encore

    menée à la braguette

    suivre sa démesure

    descendre vers le port.

     

    Ils sont beaux, les mouvants !

    On dirait des corbeaux qui jouent les cormorans.

    Et ça cause et ça braille

    ça claque des marmailles qu’on avait crues couchées

    mais ça piaille et ça glose et ça court dans les rues

    et plaide ses lauriers aux frais de plus ventrus !

     

    Et puis, quand tout s’étiole

    c’est le joug qui rigole

    engageant sa partie

    les machines de fer aux sinistres machoires

    s’en vont casser des pierres l'impertinent miroir.

     

    Les murs qui ont parlé se font tirer l’oreille

    et ceux qui se sont tu seront brisés pareil.

     

    Alors, à cet endroit ou la bouche mollasse

    a fait la fine bouche ignorant la menace

    un œil aura suffi pour en garder vivace

    la trace tenace.

     

    Que semblait donc nous dire ce dur-en-tête-à-cuire ?

    «  Mettez les mains au mur pour mieux les soutenir

    mais pour ne pas tomber, n’écartez pas les jambes ! »

     

    A grandes enjambées s’avance en dithyrambe

    la sentence annoncée de la partie adverse :

    «  Défense d’afficher aucune controverse »

     

    Si j’avais de l’enduit…

     

    Voici qu’un frais janvier annule un doux décembre

    et ce n’est pas du miel que l’on boit, c’est de l’ambre

    et du plus bel encore

    de ceux qui ont fiché dans leurs gouttes dorées

    les restes pétrifiés de monstres du passé.

    Boirez-vous la tisane ?

     

    Et là, je dis : mon œil !

    Je ramasse une pierre

    et regarde alentour pour la jeter en l’air.

     

    Elle ne tombera pas, couillon !

    C’est un mystère.

     

     

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    saisi au collet par l'oeil de Joe Krapov

    promenant sur la ville de Rennes.

  • prime heur

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    Il est au plus profond de l'ombre
    de ces pâleurs mutines
    je m'y effeuille la rétine
    à tenter de t'apercevoir
    dans ce brouillard

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    Alors, je recrée du printemps
    la verdeur des collines
    où je te rejoins, ma coquine
    pleine dans ta robe à boutons

    le cheveu long

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    Et je t'embrasse et je te mène
    où l'orge abrite le garenne
    et déjà nos doigts se promènent
    hors de portée de nos regards
    dans le brouillard

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    Comme en sa prime heure, j'entends
    le doux chant de l'ondine
    vibrer tout contre ma poitrine
    quand se mêlent à l'unisson
    nos deux passions

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    Car il est au plus fort du jour
    une vive lumière
    aux rayons perçant l'atmosphère
    que réfléchissent nos amours
    élémentaires

     

    Oouh! le zouli babilion - ffrt ffrt ? 
    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  • nos vers luisant

    fly-in-luv.gif

    Quelle aube aura
    de ton aura
    la magie délicieuse ?

    Ce matin-là
    mon chocolat
    tirera mine affreuse

    De n'être plus
    si bienvenu
    que ta voix chaleureuse

    Ravivant cru
    mon désir nu,
    mélodie lumineuse

    Dans ses accents
    de but en blanc
    voici qu'un nouveau jour

    Célèbre autant
    le cours du temps
    que les vents à rebours

    Où nos élans
    caracolant
    sans prendre aucun détour

    Vont droit devant
    s'accompagnant,
    harmonieux troubadours

    Quel doux plaisir
    que de surgir
    d'une nuit désolante

    Comme un sourire
    venu fleurir
    une terre indolente

    Main dans la main
    sur ce jardin
    égrainant notre gouaille

    Fieffés gamins
    qui, du chemin
    bondissent dans la paille

    Un vers de plus
    et - qui l'eût cru ?
    la mort est impossible

    Avançons, mûs
    par l'impromptu
    et le bel invisible

    passions inextinguibles
    luisant sur l'indicible

    fly-in-luv.gif

    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • Lynne, deux fuites

    Ooooh! c'est beau...

    - Ooooh! c'est beau, n'est-ce pas, Grand-Père ?
    - oh oui, Lili, c'est beau.

    - ça donne envie de faire un beau voyage, hein Grand-Père ?
    - oh oui, ça donne envie.

    - tu vas où, Mamie ?

    - chercher le goûter. ne vous inquiétez de rien. je vous retrouverai bien. Jacques... ?
    - oui, ma mine ?
    - ...ne te laisse pas mener par le bout du nez, comme d'habitude.
    - comme d'habitude, oui, ma mine... je veux dire, non... enfin, tu m'as compris.

    - dis, Grand-Père... ?
    - voui, ma nine ?
    - tu crois que je peux en prendre un de ces engins, là ?
    - oh, on dirait bien qu'ils sont faits pour les enfants ; vas-y oui, ma nine.

    tu viens... ?

    - youpi! .... brrroum.... brrroum... tu viens, Grand-Père ?
    - euh...

    - allez, viens, mon Papouchou.
    - j'arrive, ma Lili. oui... oui.

    Youpi!

    - tu crois qu'elle saura nous retrouver cette fois, Mamie ?
    - mais oui, ma nine, mais oui.

    - youpi! .... brrroum.... brrroum...
    - youpi!...

    Lynne-COHEN, le vide après tout (V)
    Lynne COHEN, le vide après tout (V)
    "Après toute l'exponentielle", 2005.
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    fragmentation textuelle de tiniak
    ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK